mercredi 18 juin 2008

Ces randonneuses ont été fabriquées dans les années 1980, leur histoire : des diagonnales, des flèches de France, des Paris Brest Paris et bien d'autres brevets. Certains brevets réalisés avec bonheur, d'autres dans la tristesse et l'abandon de soi et des pensées. Le souci premier de rouler avec du matériel qui n'est plus au gout du jour, et de trouver les pièces, roue libre à visser, poignée de frein, jante, moyeu etc... Le stockage est de mise, toujours avoir une petite réserve de pièces . Notre fabrication française de pièces et accessoires a disparue. Les américains et japonnais pour certaines pièces ont pris la relève. Mais nos artisans constructeurs cessent leur activité petit à petit, Follis, Dejouannet, Polaert et bien d'autres encore. Pour certain comme Dejouannet, il y a les cycles Orseau bien connus de la Confrérie des 650, qui a repris le matériel et le savoir faire. Aux Etats Unis, un artisan a repris le nom Herse et fabrique et signe ses cadres Herse. M. Ernest Csuka va arrêter son activité, vu son âge, son fils Olivier, que va t-il faire ? La Fédération Française de Cyclotourisme a bien du mal à nous mettre au point un vélo fédéral et je ne parle même pas de la fabrication de tandems randonneurs qui est passée à la trappe. Par contre, il y a quand même un point positif avec la Confrérie des 650 qui arrive à moindre coût à nous faire des randonneuses équipées pour le voyage en autonomie totale. Les cycles Berthoud produisent des saccoches et des randonneuses, ils s'accrochent et nous fabriquent de bien jolies saccoches pour embellir nos randonneuses et nous rendrent autonome lors de voyages au longs cours. Je ne dénigre pas les vélos de course mais un vélo de course reste un vélo pour faire des courses, on ne peut pas envisager une grande randonnée en toute autonomie avec ce genre de matériel. Pourquoi, me direz-vous, un voyage de plusieurs jours en autonomie ? et bien, tout simplement, comme il est agréable de temps en temps de se retrouver largué de tout et ne compter que sur soi même pour dormir, manger, trouver sa route et faire face à l"imprévu, faire un pied de nez à cette société qui veut faire de nous des assistés et qui nous dicte un peu trop souvent, je trouve, notre façon de nous conduire. Voilà, c'est pour cela que ces randonneuses me font rêver, quand je n'ai pas le moral, que mon boulot me stresse, je descends au garage, j'coute du blues, je bois une bière et, elles sont là, toujours fidèles alors je ferme les yeux, et je pense aux ballades que j'ai fait avec et que je ferais prochainement, elles jouent leur rôle de psy à merveille. Je ne suis pas un intégriste de la randonneuse (contrairement à tout ce que vous venez de lire) mais c'est tout simplement ce genre de vélo que je préfère et qui est le plus adapté pour l'utilisation que j'en fais et le plaisir qu'elle me procure. Car rouler sur une randonneuse faite et pensée par la main de l'homme, c'est un plaisir que je n'ai jamais rencontré avec un vélo de série. Quand je roule avec une Alex Singer, j'essaye d'honorer la mémoire de tous ces grands randonneurs qui ont fait des exploits dans les Paris Brest Paris Randonneurs de l'Audax Club Parisien, car dans les années 50-60-70-80, les temps réalisés sur cette épreuve avec des randonneuses qui étaient faites par des grands artisans du cycle, étaient égales aux temps réalisés aujourd'hui, avec des conditions incomparables à celles d'aujourd'hui (état des routes, alimentation, vêtement, pneumatique, éclairage et bien d'autres choses encore...). Thierry Miton

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